14 décembre 2015

Aux arbres citoyens du Monde!

A Paris, il y a eu bien des révolutions, depuis des siècles, mais aujourd’hui c’est la plus belle et la plus pacifique des révolutions qui vient d’être accomplie, la révolution pour le changement climatique…devait rappeler le président français François Hollande ce samedi 12 décembre au Bourget. Et pourtant ça a mal commencé et tout le monde s’attendait à ce que toute cette montagne médiatique, politique et militante accouche d’une souris diplomatique! Il est ici bien évidemment question de la Cop 21 ou la conférence des parties (ce sont les pays participants) à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (adoptée en 1992 à Rio de Janeiro lors du Sommet de la Terre).

 

Ice watch : un cadran réalisé à partir de bloc de glace du Groenland (Place du Panthéon à Paris)

Pour Madagascar en particulier, cela a vraiment débuté par un problème, un grand problème de participants. En effet, la délégation malgache annoncée pour la conférence était composée de 107 personnes dont plusieurs membres du gouvernement, plusieurs conseillers techniques et chargés de mission (il y avait dans la liste des partants d’un ministère un conseiller technique qui a le même nom de famille pas si familier que la ministre, on ne va pas chipoter, comme on dit en malgache, les noms malgaches sont si répandus…) et autres personnes dont on se demande vraiment la pertinence de leur présence à cette conférence des parties. Le président de l’Assemblée nationale a du, in extremis, renoncé à son voyage. Face au tollé et à la polémique soulevés par cette information ou simple coïncidence, le Gouvernement malgache a du faire un communiqué officiel indiquant que suite aux demandes des autorités françaises, et face aux mesures de sécurité imposées par les organisateurs, la délégation malgache a été réduite à 40 personnes. L’on se demande alors s’il n’était pas nécessaire, dès l’annonce de la tenue de la conférence et vu que le sujet sur laquelle elle portait, d’envisager une délégation réduite, combien même une partie des délégués étaient pris en charge par les organisateurs ou les différents organismes internationaux. Sans compter que le bilan carbone d’une délégation de 40 personnes réalisant un voyage aller-retour Antananarivo-Paris est de 1,28 t x 40 si tous les voyages ont été faits en classe économique et de 5,14 t x 40 si tous ont pris la première classe. Et quand on connaît le faible de nos dirigeants pour « les choses qui brillent », peu ont du prendre la classe économique…

A part les histoires liées à cette très forte délégation malgache se posait aussi la question de ce que nous allions demander à la conférence des parties. Des participants comme les Îles du Vanuatu, les Maldives ont posé clairement le problème de leur survie et de leur existence : leurs îles et atolls risquaient de disparaître si rien n’était fait. Nos ambitions malgaches étaient moins évidentes, elles avaient l’air plus pécuniaires… on demande une aide de 42 milliards de dollars sur 15 ans, soit à peu près la moitié de ce qui est demandé aux pays développés pour financer tous les mécanismes de lutte contre le changement climatique. De l’interview d’Ariniaina de notre ministre de l’environnement, il en sort que Madagascar est ressorti satisfait et avec de bons points de cette Cop 21. Mais comment vont se traduire concrètement ces résolutions pour un pays comme Madagascar?

Infographie résultats COP21

Le texte résulte des engagements volontaires des 182 pays participants, il a donc, a priori, plus de chances de fonctionner que les textes des anciens accords qui étaient auparavant imposés au différents pays. Madagascar s’est engagé à réduire de 14% ces émissions de gaz à effet de serre : des mesures strictes seront donc prises pour empêcher les feux de brousse, les déforestations, les trafics de bois de rose, l’utilisation du charbon de bois?

La menace de montée des eaux est l’une des raisons qui a motivé la limitation de l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2° C. Est ce que les autorités malgaches vont prendre en compte ce risque dans la mise en place des schémas urbains, dans la délivrance des permis de construire des hôtels et autres infrastructures dans les villes côtières?

Chaque pays participant devrait revoir à la hausse ses contributions tous les 5 ans, Madagascar aura t’elle réalisé quelques travaux, initié des réformes ou accompagné ses paysans et producteurs entretemps ou dans 5 ans, ou on en sera encore dans l’attente de financements internationaux?

Dans tous les cas, ils sont venus, ils ont vu et ils ont applaudi …néanmoins pour sauver nos vies, celles de nos enfants et des générations à venir, il ne faudrait pas tout attendre de l’Etat, des autorités et des bailleurs internationaux, il faut commencer par chacun de nous : faire ces gestes qui évitent le gaspillage, soutenir les associations et organismes qui luttent pour la protection de l’environnement…après tout, on n’a qu’une seule Terre et vivre sur Mars ou toute autre planète ne relève jusqu’à présent que de l’utopie! 😉

 

rubon94

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