Ianjatiana

Ne pas oublier de mettre les zébus avant la charrue…

S’il est une image que les décideurs, et les autorités malgaches devraient avoir dans leur bureau et admirer avant de prendre toute décision, c’est bien celle-ci.

[*Minute pub* C’est une photo gentiment empruntée à Robbin Roberson, il est photographe et vous pourrez admirer ses oeuvres en intégralité en cliquant ici.]

Non pas que gouverner soit facile ni que redresser un pays qui a été plongé dans des crises politiques cycliques soit un jeu d’enfant, loin de là… Mais plusieurs décisions prises récemment par notre nouveau gouvernement laissent souvent perplexe et l’on en vient à se poser les questions suivantes : où on va? (y a t-il un chemin tracé?) est-ce pour le bien du Malgache?(et non pour les poches et comptes en banque des dirigeants?) est-ce la priorité et l’urgent? (ne mettent-ils pas finalement la charrette avant les zébus?)

Le chemin est t-il tracé? On n’est pas vraiment sûr… le plan national de développement, celui qui était censé nous sortir de la situation précaire et instable où on était, ne sera présenté que près de 10 mois après l’investiture officielle du nouveau président…

Est-ce pour le bien du Malgache? …ces derniers temps nous figurons presque bons derniers dans tous les classements (pour atteindre les objectifs du Millénaire…pour éradiquer la corruption…). Mais quand on voit ce que la classe politique se permet, on se demande si on vit sur la même planète qu’elle, et on se demande, avec désespoir parfois, si ce qu’ils ont décidé est vraiment la priorité.

1. On veut avoir la TNT…même si la fourniture de l’électricité laisse de plus en plus à désirer. 

La Jirama, compagnie nationale chargée de l’eau et de l’électricité, a le monopole de fourniture de celles-ci, mais failli dans l’accomplissement de ce service public. Les factures doivent être régulièrement payées, même si le délestage (à savoir la coupure de l’électricité) devient de plus en plus régulier, si ce n’est déjà le quotidien d’une grande majorité de Malgaches, même si certains continuent de positiver sur la situation. Et donc, la fourniture d’électricité n’est pas stable et assurée pour tous les jours, mais un illuminé a trouvé que ce serait bien si Madagascar entrait dans l’ère de la télévision numérique, à savoir la TNT… Non, je ne suis pas vraiment antitechnologie et si on devait passer à l’ère numérique, allons-y! … Mais… rien que la mise en place de ce nouveau réseau numérique demande des investissements assez importants, dans l’ordre des 180 millions de dollars selon un quotidien sur place, sans compter qu’il faudrait réaliser d’autres investissements pour que les foyers puissent capter les chaînes de la TNT, pour que les chaînes traditionnelles se convertissent. Autant dire beaucoup beaucoup d’investissements, pour une télévision qu’on n’est même pas sûr de pouvoir regarder, pour cause de délestage. Ou bien on n’aura plus besoin d’électricité quand la télé sera TNT?

2. On équipe les établissements publics d’enseignement de tablettes numériques…même si la situation générale de l’enseignement se dégrade de jour en jour.

Le ministère de l’Education nationale a trouvé l’idée géniale de fournir des tablettes numériques aux lycées publics. Attention, il ne s’agit pas ici pour chaque lycéen malgache d’avoir une tablette pour apprendre les cours et assimiler les exercices, comme cela se fait de plus en plus sous d’autres cieux. Ici, 50 tablettes ont été distribuées pour 50 lycées dans toute l’Île (soit 1 tablette/lycée… ça laisse songeur, hein?!) Quand on voit que dans certaines communes, les élèves n’ont même pas de salle pour étudier tranquillement, on se demande si le budget mobilisé par l’acquisition de ces tablettes n’aurait pas été mieux affecté dans la rénovation, l’élargissement, l’amélioration de l’existant. D’une part, il y a les élèves qui n’ont pas de salle, et d’autre part, la situation des enseignants qui se dégrade… Les 50 tablettes étaient-elles vraiment nécessaires ?

3. On installe des facultés de médecine dans chaque université… même si les professeurs au niveau de l’unique faculté de médecine sont tous presque émérites. 

Lorsque j’ai assisté à la soutenance de thèse de médecine d’une de mes meilleures amies, j’ai été surprise que trois des professeurs de médecine qui étaient dans son jury l’étaient déjà dans celui de ma tante (et entre les 2 soutenances, il y a eu des années!) Et j’ai remarqué que finalement, ce sont presque toujours les mêmes têtes qui occupent les mêmes fonctions dans cette faculté. Alors, il n’y a donc vraiment aucune relève? Toujours est-il que c’est à se demander comment ils vont pourvoir toutes ces universités des professeurs qualifiés pour assurer les cours, ou bien on aura les mêmes…plus proches de la retraite que du début de carrière… pour tout le monde?

La critique est facile, et l’art difficile, mais dans certains cas, on se demande si les dirigeants savent vraiment distinguer l’urgent du prioritaire… l’utile des fioritures…le nécessaire des paillettes… ils ont oublié que pour que la charrue puisse avancer, il fallait d’abord mettre les zébus!

 


L’histoire est un éternel recommencement…au pays des poissons rouges!

Ceci est un simple constat : l’histoire est un éternel recommencement…

S’il y a un pays dans lequel les politiciens ont de la chance d’avoir des « électeurs », des citoyens dont la capacité de pardon est incommensurable et sans limite, c’est bien Madagascar.

Vu le déroulement de la vie politique depuis l’Indépendance, il semblerait que les Malgaches sont emplis d’amour et d’un sens du pardon tels que celui qu’ils aimeront aujourd’hui, ils le renieront et feront tout pour le renverser demain…puis ils l’acclameront et l’accueilleront comme un messie après-demain.

Parce que l’article 20 sur la loi malgache contre la cybercriminalité peut encore sévir ( :p ) et que même si on sait que cet article 20 est issu d’une loi française sur la liberté de la presse, je n’ose point mettre des noms pour illustrer ce constat…

Même si je me souviens qu’un certain amiral (d’eau douce?) a été hué, renversé par le peuple, a dû fuir à l’étranger…pour être accueilli à son retour de manière triomphale…puis il est re-renversé…etc…Le laitier a été adoré, puis son poulain à la mairie de la Capitale n’a pas été réélu parce que les gens ne voulait plus de son système, personne n’a levé le petit doigt quand il s’est fait renversé, et là tout le monde regrette le « paternel »…

En somme, il semble qu’on ne retienne pas les leçons de l’histoire : on vit au jour le jour, on trouve des excuses, on prend les mêmes et on recommence, on oublie…tels des poissons rouges, et en attendant…nos misères, nos souffrances et nos plaintes passent comme de l’eau qui coule sur le dos de nos dirigeants que l’on s’acharne à remettre en place malgré tout…

Koi fish de Kissflame (CC)
Koi fish de Kissflame (CC)

Malgaches…réveillons-nous…mangeons du poisson pour améliorer nos mémoires!!!


En voiture Simone!

Ainsi, j’ai été finalement acceptée! C’est à la fois avec joie et appréhension que j’ai lu le mail de Mondoblog m’informant que j’ai été sélectionnée pour la saison 4.

De la joie parce que c’est toujours particulier d’être choisie parmi une multitude de candidatures. Mais aussi parce que l’excitation qui m’avait tenue en haleine quand il fallait remplir les formulaires, soumettre le dossier de candidature et attendre la réponse trouve une issue positive…Enfin!

Mais, comme à chaque fois que je devais mettre en place une bulle d’expression, un blog, les questions se sont accumulées et l’appréhension commence à poindre : de quoi parler? à quelle fréquence? quel thème choisir? quel pseudonyme? Et comme à chaque fois, il m’a fallu tester plusieurs thèmes sur plusieurs jours…me faire une liste hypothétique d’articles « à paraître »…pour enfin démarrer le moteur!

Je me méfie cependant, adepte de l’éloge de la lenteur et étant plus tortue que lièvre…je me demande si j’arriverai à tenir le rythme comme me l’a conseillé celui qui m’a souhaité la bienvenue (coucou!)…mais ne baissons pas les bras et tenons le pari! 🙂