Ianjatiana

Pour rejoindre Mondoblog, c’est maintenant…

Le concours pour faire partie de la 6ème saison de Mondoblog est ouvert depuis le 1er mars et si vous voulez « prendre la parole« , n’hésitez pas une seconde, participez!

Pourquoi tenir un blog ?

Vous trouvez qu’exprimer une idée en 140 caractères n’est pas suffisant ? qu’un statut Facebook n’est pas assez pérenne ni spacieux pour argumenter ? qu’une discussion entre potes ne porte pas assez loin ? Pourquoi pas tenter le blog ?

En effet, le blog est un espace de liberté qui vous est personnel, que vous aurez créé à votre image, selon vos goûts, et que vous alimenterez selon vos envies et possibilités.

Néanmoins, cette liberté du blogueur n’est pas sans limite, vous aurez à respecter une charte. Ce n’est pas de la censure. Comme vous allez pouvoir diffuser librement des informations et des idées sur Internet, en contrepartie, il vous sera demandé de faire en sorte que votre blog soit responsable, respectueux et constructif.

Pourquoi rejoindre Mondoblog ?

Mondoblog est une plateforme de blogs comme il en existe plusieurs sur Internet. Néanmoins, elle regroupe des centaines de blogs francophones sur tous les continents.

Le format des blogs n’est pas imposé sur Mondoblog. Vous n’êtes pas obligé de faire un blog écrit. Si vous vous sentez plus à l’aise avec les caricatures ou le dessin, c’est possible… si vous voulez faire des vidéos, c’est accepté et enfin si vous aimez plutôt enregistrer les sons, ce ne sera pas refusé.

En plus, vous avez la liberté de choisir la thématique de votre blog. Il n’y a aucun sujet imposé ni aucune orientation obligée. De temps en temps, on a un Mondochallenge, entre mondoblogueurs (euses), sur un sujet donné mais la participation n’est pas obligatoire. Donc, que vous voulez parler de vos humeurs, de votre quartier, de votre pays, de voyages, de métier, de films, de politique, de l’environnement, de cuisine…vous êtes seul maître à bord. Il faut juste vous souvenir que sur la plateforme, le blog ne peut pas être créé à des fins commerciales ou publicitaires.

Il ne faut pas avoir peur du côté « technique » de la chose. Vous allez être aidé et formé pour tenir et embellir votre blog. La formation se fait tout le long de l’année sur Mondoblog : les anciens sont là pour vous aider, il y a aussi des tutoriels qui sont souvent publiés (du plus basique au plus compliqué).

Pour conclure, si vous voulez rejoindre la grande famille Mondoblog, c’est maintenant que ça se passe! Vous avez jusqu’au 31 mars 2017. Si vous ratez le coche, il faudra patienter une année!

Vous verrez, Mondoblog c’est une grande  aventure avec une équipe de choc, des mondoblogueuses et des mondoblogueurs de tous les horizons qui ne vous feront pas regretter d’avoir postulé! Comme raconté ici, il y a de vrais avantages à intégrer Mondoblog, alors affûtez vos crayons, nettoyez vos claviers, faites vos repérages.. et participez ici ! (vous avez jusqu’au 31 mars 2017…)


Maman, tu peux maintenant me donner ta nationalité malgache

Pour certains d’entre nous, avoir un passeport va de soi parce que la nationalité nous a été attribuée à notre naissance sans problème ni procédure particulière. On ne se pose pas forcément la question de la difficulté éprouvée par certains de nos proches pour l’avoir et des injustices que notre réglementation relative à la nationalité fait subir à certaines personnes. En l’occurrence, il est ici question des conditions pour avoir la nationalité malgache.

L’injustice réparée par la récente adoption d’une loi modifiant le code de la nationalité malgache en vigueur depuis l’indépendance

Aussi invraisemblable que cela paraisse, auparavant, les enfants nés de mère malgache et de père de nationalité différente n’étaient pas considérés comme Malgaches administrativement parlant. Pour avoir la nationalité malgache avant leur majorité, il fallait qu’ils fassent une démarche active de demande parce qu’elle ne leur était pas automatiquement attribuée. Cette injustice vient d’être modifiée avec l’adoption d’une nouvelle loi* modifiant celle qui était en vigueur depuis l’accession de Madagascar à l’Indépendance en 1960**. Désormais, à l’égal des pères malgaches, les mères malgaches peuvent donc maintenant transmettre leur nationalité à leurs enfants.

On se demande bien sur quelles principes reposait cette mesure. Premièrement, accepter la paternité relève de la confiance (le père est père parce qu’on lui dit que l’enfant est de lui), tandis que la maternité est une certitude : c’est la mère qui porte et accouche du bébé (même si j’admets que les progrès scientifiques font maintenant qu’on peut avoir des mères porteuses, mais c’est une autre histoire). Deuxièmement, cette disposition était d’autant plus incompréhensible que la femme malgache qui n’était pas mariée pouvait transmettre sa nationalité à ses enfants (je préfère m’abstenir de commenter pourquoi ça me paraît incompréhensible !).

Passeport, permis, carte d’identité malgaches

Les injustices qui perdurent

Mais malgré cette réforme qui bénéficiera à un assez grand nombre de familles multiculturelles éparpillées de par le monde, plusieurs situations d’injustice perdurent dans le code malgache de la nationalité. Il s’agit de la situation des apatrides d’une part, et des personnes souffrant d’un handicap d’autre part.

Tout d’abord, la situation des descendants des voyageurs arrivés à Madagascar il y a plusieurs décennies, voire vers la fin du 19ème siècle pour certains, n’est pas encore réglée. Il s’agit des « communautés » indiennes, pakistanaises, chinoises, comoriennes…(je n’aime pas cette expression, mais on a tendance, nous autres, à les catégoriser selon leurs apparences extérieures sans réellement savoir). En fait, une certaine partie des ces personnes qui sont nées, qui ont grandi et qui ont vécu toute leur vie dans le pays, n’ont pas la nationalité malgache et sont apatrides : elles n’ont aucune nationalité. D’une part, parce qu’elles n’ont pas celle du pays d’où leurs ancêtres sont partis il y a fort longtemps, et d’autre part, parce qu’elles n’ont jamais pu obtenir la nationalité malgache, même si elles sont nées, ont grandi et ont toujours vécu à Madagascar. Et comme partout ailleurs, ne pas avoir de papiers n’est pas facile pour vivre, travailler, se faire soigner, scolariser les enfants, leur faire passer les examens officiels.

Ensuite, un autre problème qui perdure est celui des personnes qui ne sont pas en bon état de santé. En effet, parmi les conditions posées pour faire une demande de naturalisation (c’est-à-dire pour accéder à la nationalité malgache) il y a un passage dans un texte***  qui fait quand même un peu froid dans le dos. Dans ce texte, les aliénés, les infirmes, ceux qui ont une maladie contagieuse, ceux qui sont malades mais qui n’ont aucun espoir de guérir ou ceux qui ne peuvent plus travailler à cause de la maladie ou d’une infirmité ne peuvent pas demander à devenir malgache. Est ce qu’on est en train de dire par là que le Malgache ne peut être qu’une personne saine, en forme… sans défaut ? (cela rappelle tristement une autre époque dans d’autres contrées…)

Ainsi, même si désormais les hommes et les femmes malgaches sont considérés égaux dans la transmission de leur nationalité à leurs enfants, et c’est une victoire, d’autres situations méritent aussi attention.

Avoir la nationalité malgache, pourquoi faire?

Pour répondre à la question de savoir quelle est l »utilité d’avoir une nationalité en général, et la nationalité malgache en particulier, ayez en tête le nombre de fois où on vous a demandé une pièce d’identité pour faire des choses « banales ». L’apatride, la personne qui n’a aucune nationalité, ne peut pas faire toutes ces choses de la vie quotidienne ordinaire : avoir un acte de naissance, aller à l’école, se présenter aux examens officiels, s’inscrire dans une bibliothèque, chercher du travail… vivre normalement en somme. La vie des apatrides est faite de combat et de peur sans aucune stabilité.

Pour conclure, je me pose souvent la question de savoir si avoir un passeport malgache suffit à décréter qu’untel est malgache (administrativement oui) et qu’untel est un vahiny (c’est-à-dire un étranger), … mais plus fondamentalement, être malgache cela veut dire quoi ? Etre né à Madagascar ? Avoir un nom très long ? Parler la langue ? Manger du riz tous les jours ? Adorer le ravintoto ? Se soucier de sa famille et de ses proches ? Circoncire son fils ? Ne pas enterrer le mardi ? Savoir exactement où les proches vont t’enterrer et à côté de qui ? Pratiquer le famadihana? célébrer le sambatra ? Lire E.D Andriamalala ? Déclamer les poésies de Rabearivelo ? Ecouter les contes de Paul Congo ?  Faire des pique-nique les lundis de Pâques et de Pentecôte ? Danser l’Afindrafindrao ? C’est tout cela et aucune de ces choses à la fois… parce qu’à chacune de ces situations, on pourrait toujours répondre par un oui et trouver son argument contraire. La question reste donc posée !

 

* loi n° 2016-038 du 16 décembre 2016 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance n° 60-064 du 22 juillet 1960 portant Code de la nationalité malagasy.

** ordonnance n° 60-064 du 22 juillet 1960 portant Code de la nationalité malgache

*** dans la circulaire N° 666-MJ/DIR du 08 Mars 1961 relative à la procédure de naturalisation


« Monsieur le président, apprenez-nous « l’esprit bâtisseur » avec nos réalités quotidiennes »

Comment faire des plans d’avenir lorsqu’il est difficile d’affronter le quotidien ? Pourquoi bâtir, rêver grand, quand on n’a même pas assez pour faire les fondations ?
Il y a des discours à la fin desquels on a envie de conquérir le monde et d’autres qu’on a vraiment du mal à écouter jusqu’à la fin…

Dans son discours, lors de la cérémonie de présentation des voeux au Palais présidentiel, ce vendredi 6 janvier 2017, le président malgache a demandé aux Malgaches d’avoir un «esprit bâtisseur». Il a avancé deux raisons pour cela : d’abord, selon lui, « lorsque les malgaches le veulent, ils le peuvent, et bien au-delà de ce que l’on est en droit d’attendre ». Ensuite, il a même fait le constat que « Madagascar, à aucun moment de son histoire, n’a réuni autant de conditions favorables, comme aujourd’hui, pour se mettre sur l’orbite de l’émergence ».

Soit, mais encore faut il que cet état d’esprit bâtisseur puisse prendre place face aux réalités quotidiennes de la majorité des Malgaches.

Comment devenir bâtisseur quand on n’a aucune visibilité pour l’avenir de ses enfants ?

Parce qu’ici l’éducation n’a aucune politique sur le long terme : tout passe par les dons et les aides. Des kits scolaires par-ci, des tablettes par-là, des écoles (avec ou sans autorisations et respect des normes) qui poussent comme des champignons partout ! Mais le programme scolaire, il vise quoi exactement ? L’enfant malgache doit-il maîtriser le français ou le malgache à la fin de sa scolarité ? Connaîtra-t-il l’histoire de son pays ou celle d’un pays loin là-bas parce qu’il y aura eu des dons de livres faits ? Est-il assuré d’avoir un emploi s’il a passé son baccalauréat ?

Comment bâtir pour plus tard quand on n’est pas assuré de survivre aux maladies et aux hospitalisations ?

Le système de santé est tel que le mieux c’est de ne jamais tomber malade ! Plusieurs hôpitaux dits « manara-penitra » (c’est à dire aux normes), ont été inaugurés mais, sitôt coupé le ruban, ils ne servent pas vraiment à grand chose… Ils n’ont de manara-penitra et d’hôpital que le nom. Ils n’ont ni les appareils, ni le personnel nécessaires. Gare à celui qui doit faire des examens ou une consultation d’urgence mais qui ne connaît personne dans le corps médical ou qui n’a pas d’argent.

Comment développer son gagne-pain quand l’électricité (et l’eau) font souvent défaut ?

Inutile de s’étaler sur ce problème de délestage qui devait être résolu « trois mois seulement après la prise de fonction » du président mais qui perdure maintenant depuis plus de trois ans, et pour lequel la compagnie nationale d’électricité n’a pas cessé d’émettre des factures toujours à la hausse. Quel business, quelle société, peuvent connaître la croissance quand les outils de travail et de production s’arrêtent souvent et ce, pendant des heures ?

Comment construire un rêve quand on vit le cauchemar de l’insécurité?

Ainsi M. le président, nous venons vers vous…

… nous qui n’avons pas une demi-douzaine de garde de corps pour nous accompagner partout tous les jours,

… nous qui n’avons pas les moyens de mettre nos enfants dans des écoles françaises ou américaines, ni de les envoyer à l’extérieur pour qu’ils puissent poursuivre leurs études supérieures,

… nous qui ne pouvons pas envoyer nos familles et nos proches à l’extérieur pour se faire soigner ou se faire opérer par évacuation sanitaire,

… nous qui n’avons pas de groupes électrogènes,

… nous qui n’avons pas les sirènes et les cortèges hurlants pour se faufiler à travers les embouteillages,

… nous qui ne pouvons pas passer des vacances à plus de 500km de là où nous habitons,

… nous qui ne pouvons pas faire des provisions sur un mois dans un réfrigérateur, ni  inviter 1400 personnes à un banquet…

Dites-nous, apprenez-nous, M. le président, comment avoir « l’esprit bâtisseur » avec notre quotidien ?

90% des Malgaches