Ianjatiana

Je vous souhaite d’oser et de jouir de la vie en 2017

En cette période, il est d’usage de faire le bilan de l’année passée et de formuler des souhaits et des voeux pour l’année à venir.

Je n’aime pô les vœux collectifs !

Comme je le disais auparavant, je n’aime pas les vœux insipides, que l’on formule et que l’on ressort à tout le monde. Le summum je crois, ce sont les vœux collectifs envoyés à un mailing list, à tout le répertoire téléphonique, ou, le post sur Facebook dans lequel tu es tagué avec une cinquantaine d’autres personnes (que tu connais ou pas d’ailleurs). Dans le mail ou le sms reçu, il n’y a pas ton prénom ni rien pour te raccrocher à l’espoir que la personne avait vraiment pensé à toi en formulant son « Bonne année! ». Tu t’imagines donc qu’elle a juste simplement cliqué sur « envoyer à tous ». Enfin, on va dire que ces personnes ont un emploi du temps vraiment chargé et que nous sommes des milliers, donc, elles ne peuvent pas personnaliser à chaque fois! Sans rancune! 😉

Quel bilan faire de 2016 ?

Comme chaque année, il y a eu des mauvaises nouvelles comme des bonnes, des souhaits qui se sont réalisés, des projets qui sont tombés à l’eau, des bouteilles lancées ici et là et qui ont touché terre, d’énormes surprises, des déceptions prévisibles, des moments de stress comme des moments de félicité. La vie et son lot d’accessoires en somme! Pour ne pas être trop déçu, faisons comme Soahary et ne retenons que le positif et les bons moments…elle nous dit de « considérer le bon côté« .

Pour ma part, je dois avouer qu’il y a eu vraiment des moments assez noirs, mais je retiens aussi et surtout que si en 2015, on m’avait dit que je vivrais les aventures que j’ai eues en 2016, je n’aurais pas misé un ariary sur ces prédilections. Mais voilà, beaucoup de bonnes choses sont quand même arrivées! 🙂

Coucher de soleil lors d’un voyage sur la côte sud-ouest de Madagascar avec mes parents! 🙂

Comment affronter 2017 ?

Je n’ai pas la prétention de coacher vos vies, il y a des professionnels plus compétents en la matière. Je retiens juste trois choses de ce que j’ai vu ici et là…et surtout, ce passage d’un livre que j’ai lu il y a quelque temps…

« … le présent était suffisant, quoique mon travail au cimetière me rappelât chaque jour ce qui arrive lorsqu’on laisse durer suffisamment longtemps un présent peu satisfaisant : il devient toute votre histoire » (Louise Erdrich – La malédiction des colombes)

Oser sauter le pas.

Réaliser et faire… au lieu d’essayer, de promettre, de se complaire dans une situation qui génère frustration et insatisfaction. Faites quelque chose, au pire qu’est ce que vous risquez? d’avoir une réponse négative? de réussir?

Profiter de la vie.

La vie est fragile et unique. Il suffit d’un rien, d’un accident, d’une maladie et voilà que la Vie fait place à la Faucheuse. Il faut profiter de ce qu’il y a maintenant … vaut mieux un « vis maintenant » que plusieurs « peut être que tu le vivra plus tard mais ce n’est pas sûr non plus! »

Savoir être reconnaissant.

On nous l’a appris enfant mais une fois adulte, on le dit moins souvent. On néglige le « merci » franc et sincère, on le dit du bout des lèvres, on le murmure avec orgueil. Pour apprécier ce qui va venir, il est important d’apprécier ce qui existe.

Partir sur un coup de cœur avec ma soeur et apprécier…

Si on devait n’avoir qu’un voeux pour 2017…

Et bien je vous souhaiterais d’avoir la santé pour cette nouvelle année ! La santé est définitivement le bien le plus précieux que l’on puisse avoir…

Et en souhaits subsidiaires, que l’on pense un peu plus les uns aux autres…un peu moins de nombrilisme, un peu plus d’entraide…un peu moins d’égo, un peu plus d’humilité…

Et vous, quels sont vos vœux pour 2017 ?

Bonne année à vous ! 😉

 

 


Admirer Tananarive grâce à MondoTana

Ce fut un voyage riche de mille échanges, émaillé de mille histoires et déclarations dans le bus de la joie, parfumé de mille senteurs, teinté de mille couleurs…dans la Ville des milles*!

*Antananarivo signifie latéralement la Ville des milles (arivo = mille, tanana = ville). Sa devise c’est « ny arivo lahy tsy maty indray andro » = un millier d’hommes ne meurent pas en un seul jour. Vous pouvez même connaître l’histoire de ces milles soldats ici!

Après cette petite leçon de malgache, je reviens vous raconter ce voyage qui m’a permis d’une part de participer à la formation annuelle Mondoblog, et d’autre part de revoir Tanà.

Participer à la formation Mondoblog à Tananarive (MondoTana)

Je n’ai jamais pensé pouvoir avoir la chance de revoir Tananarive, surtout en cette période de fin d’année. Mais heureusement j’ai été sélectionnée pour suivre la formation Mondoblog de cette année 2016, qui s’est tenue parallèlement au Sommet de la Francophonie. D’ailleurs, vous pouvez relire une grande partie des articles écrits par les Mondoblogueuses et les Mondoblogueurs sur ce Sommet : « La Francophonie vue par les francophones« .

Groufie avec François Hollande : oui la formation nous avait permis de rencontrer le Président français en exercice pendant le Sommet de la Francophonie et aussi de lui poser quelques questions.

La formation Mondoblog c’est un tourbillon qui vous emporte pendant plusieurs jours et qui ne vous laisse pas indemne. Elle vous donne l’occasion de rencontrer des jeunes blogueurs de plusieurs coins du monde et ils n’ont de jeunes que l’âge. Ces Mondoblogueuses (eurs) ont des projets, un optimisme et un enthousiasme qui ne peuvent qu’inspirer. Leur vision de la vie et de l’avenir vous change du pessimisme et du défaitisme ambiant. C’était un moment unique dans ma plus ou moins courte vie numérique! En effet, bien qu’ayant déjà eu plusieurs blogs, je ne me suis jamais sentie aussi « part » de quelque chose de plus grand qu’en étant chez Mondoblog!

Avec toutes ces rencontres enrichissantes, la formation était aussi l’occasion de s’outiller au niveau technique et que pourrais-je dire, sinon que ça ouvre d’autres perspectives pour mieux vivre sa vie de Mondoblogueur. Participer à MondoTana était un des meilleurs cadeaux de 2016, et c’était aussi l’occasion de revoir Tanà (Antananarivo) et même de le voir à travers les yeux « des autres ».

Revoir Tananarive.

Tananarive ou Antananarivo ou Tanà (pour les intimes et pour Henri Ratsimbazafy, un crooner malgache qui chante ici son amour pour cette ville) est la capitale de Madagascar. J’ai grandi à Tanà mais je dois reconnaître que j’ai pu en apprécier certaines particularités, et celles de Madagascar, en ayant été avec les « vahiny** » de MondoTana.

Et donc, pour commencer, tellement j’ai pris l’habitude d’y vivre que je n’ai plus remarqué que la ville était construite sur des collines et que dans certains quartiers, il y avait une architecture particulière. Cette architecture dite « tranogasy*** » tend pourtant à disparaître du paysage pour faire place à ces bâtiments hauts, sans style, sans âmes et sans charme, sauf peut être leurs couleurs? Valoriser ce patrimoine culturel de la capitale est pourtant l’une des solutions pour y favoriser le tourisme et pour que Tanà ne soit plus juste la ville de l’aéroport international.

Ensuite, revoir Tanà en fin d’année c’est aussi voir les arbres en fleurs et en avoir les senteurs.

Entre les jacarandas et les frangipaniers en fleurs, c’est un régal pour les yeux et une douceur pour l’odorat!

Et enfin, revoir Mada en fin d’année c’est goûter aux fruits de saison! Tandis que chaque fin d’année là où je suis, je languissais de ne pas manger de litchis, de mangue de Madagascar, je me suis rendue compte que ces fruits n’existaient pas partout et que tout le monde n’était pas rempli de joie en les voyant. (Je passe sous silence l’épisode bobo ventre généralisé…)

Un des seuls regrets était la période bobo-ventre qui nous a empêché de faire découvrir la vraie gastronomie malgache à la MondoTana. Parce que oui, nous les Malgaches on mange le zébu, des « zébuvores » mais il y avait mille et une façons de le cuisiner et celui du « varanga » est particulièrement succulent.

Varanga avec du rougail et bien sûr du riz! 😉

Pour finir, MondoTana était une très belle occasion pour vivre mon appartenance à Mondoblog et ressentir cette fraternité et cet enthousiasme des Mondoblogueuses et des Mondoblogueurs. Et ce voyage m’a aussi permise de voir mon pays à travers le regard des autres, ce qui est quelque part intéressant, îliens que nous sommes! 😀

**vahiny : mot malgache qui signifie étrangers mais dans ce contexte, je prend sa deuxième signification : invités.

***tranogasy : trano = maison, maison traditionnelle malgache.


C’était un sportif malgache, honorez-le!*

*(le titre est librement adapté d’une réplique tirée du film Gladiator … « C’était un soldat de Rome…honorez-le »)

Madagascar a perdu l’un de ses meilleurs sportifs, l’un de ceux qui ont eu l’honneur de défendre les couleurs nationales malgaches à l’extérieur. Jean-Louis Ravelomanantsoa est le seul malgache valide qui ait jamais atteint une finale olympique. C’était en 1968 à Mexico lors de la finale du 100m en athlétisme. Il nous raconte dans un très beau texte du site Bibliothèque malgache comment il  a vécu de l’intérieur cet « épisode » de sa vie, cette grande page du sport malgache.

« (…) Pendant cette attente, j’ai cru ne pas être qualifié. Mais je savais avoir fait de mon mieux. Et, quand mon nom s’affiche sur le tableau, à la quatrième ligne, il y a un mélange de soulagement et de bonheur. Qu’on ne peut pas vraiment goûter, puisqu’il y a la finale immédiatement après, ou presque, et qu’il faut s’y préparer. L’inquiétude – le mot est faible – éprouvée avant de savoir que j’étais qualifié pour la finale n’est évidemment pas la meilleure préparation psychologique en vue de cette ultime course. Mais il y a aussi un sentiment de libération. Puisque le devoir a été accompli jusqu’au bout – cette qualification pour la finale –, il n’y a ensuite plus rien à perdre. Ce qui compense les moments difficiles. J’espérais être finaliste olympique, mais je ne croyais pas que cela pouvait se réaliser, compte tenu du niveau très dense. » (un extrait, vous pouvez lire le texte en entier ici)

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Lors de la demi-finale, avant cette fameuse course, Jean-Louis Ravelomanantsoa va établir un record pour Madagascar à 10’18 » (qui n’a pas encore été battu actuellement… pour dire l’exploit!). Je n’étais pas née lors de cet exploit et ce n’est que bien plus tard que j’ai su que l’on a déjà réussi à se hisser lors de l’ultime course lors des olympiades.

Et donc voilà un malgache, un sportif de haut niveau, dont on n’a pratiquement pas parlé… mais une fois parti pour l’autre monde, tout le monde pense le connaître et pleurer un grand athlète. Même lors des derniers jeux de Rio, aucune mention n’a été faite de lui, du moins pas comme ce que les commentateurs sportifs des autres pays font avec leurs propres athlètes… (à chaque Mondial, on entend les commentateurs et les médias français reparler de la victoire de 98, à chaque tournoi de Roland Garros, de la victoire d’Yannick Noah en 1983…Etc…). Nul n’est prophète dans son pays peut être, dans tous les cas l’Australie a consacré des timbres à l’effigie de notre athlète malgache. Les américains l’ont pris sous leurs ailes à la suite des JO de Mexico…

Et nous, qu’avons-nous fait pour lui ? Qu’avons-nous fait pour tous les sportifs qui défendent Madagascar dans les compétitions régionales, continentales, internationales ?

 

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Le sport n’a jamais été un sujet qui a intéressé les autorités malgaches. Pour évoluer et continuer à pratiquer à un bon niveau, les sportifs ne doivent souvent compter que sur les parents, la famille, les proches, les bourses olympiques….Du côté des autorités, il est meilleur de donner quelque chose après « l’exploit », quand il y en a, ou juste avant les compétitions. On annonce souvent ces cérémonies de « tso-drano » (bénédictions) des autorités avant le départ des sportifs. Comme si ces « goûters et argent de poche » pouvaient pallier le manque d’entraînement et de structures de perfectionnement. Les athlètes du monde entier se préparent bien en amont dans des centres sportifs avec l’aide de l’État, suivant une politique nationale bien établie. Les athlètes malgaches se contentent de solutions « tip-top », souvent ce sont les sacrifices, investissements et volontés des parents, familles et proches qui font avancer le sport malgache. Ce qui est dommage. Le sport ne constitue pas un levier direct de développement, il est pourtant nécessaire pour un pays. Qui a imaginé un jour qu’on parlerait de la Jamaïque non seulement en évoquant Bob Marley mais aussi l’athlétisme ? (merci Usain Bolt, Asafa Powell et tous les autres…) ; que la Côte d’Ivoire aurait un champion olympique en Taekwondo? Avant de suivre le rugby, je ne pensais aux îles du Pacifique qu’en termes de plage de sable fin, de mer d’un bleu azur…

Pour éviter le déluge de RIP sur les réseaux sociaux, les déclarations purement politiques et les décorations post-mortem… remercions de leur vivant toutes ces sportives et tous ces sportifs malgaches qui nous ont fait vibrer durant des minutes, des sets, des matchs et des tournois… remercions les de nous procurer ces quelques secondes de joie quand la délégation malgache défile avec le drapeau national lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques… honorons les!

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Je pense ici pêle-mêle (et sans que ce soit une liste exhaustive…parce qu’au final la liste peut être longue!!) à Zoto, aux Randriantefy en tennis, à Tojohanitra, aux Ratsifandrihamanana, aux Rajesy et Ramanisa et toutes les autres fratries de la natation malgache, à Nicole Ramalalanirina, à Rosa Rakotozafy, à Hanitra Rakotondrainibe, à Lalao Robine, à Rabenala Toussaint, à Revelinot Raherinandrasana (le premier athlète malgache à atteindre une finale lors des jeux paralympiques de Rio 2016) en athlétisme, à Naina Cécilia en judo,  à Anicet Rasoanaivo en boxe…mais aussi à ces relèves, à ces jeunes sportifs qui chaque jour s’entraînent avec peu de moyens mais dont on attend beaucoup…

MERCI pour vos sacrifices, MERCI pour vos performances, MERCI de nous rendre fiers de voir notre drapeau flotter dans ces compétitions internationales, continentales, universitaires, régionales…

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